Allergies alimentaires, les diagnostics, les conséquences,

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garoundea
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Allergies alimentaires, les diagnostics, les conséquences,

Message par garoundea »

Alimentation

"La connaissance de l’alimentation de l’animal comprend sa composition qualitative, son origine et ses qualités sanitaires.

La peau, organe en renouvellement permanent et rapide, est souvent considérée comme un miroir de l’état sanitaire et nutritionnel de l’animal. Ce tissu est très exigeant au niveau de la qualité de l’alimentation qui doit être sans déficit ni excès. Tout déséquilibre conduit à une modification des propriétés de la peau, facilitant ainsi l’expression de certaines dermatoses (pyodermites, dermatophytose, démodécie, phtiriose, dermatite atopique).

Certains aliments peuvent déclencher des réactions à médiation immunologique. La plus fréquente est l’hypersensibilité alimentaire, mais un aliment peut être à l’origine d’urticaire ou d’angio-oedème, de pemphigus, de lupus érythémateux, de vascularites, de dermatite éosinophilique, d’érythème polymorphe, voire de lymphome épithéliotrope et d’adénite sébacée granulomateuse (cas ayant répondus à un régime d’éviction).

Avant tout examen clinique, le clinicien s’informe des différents aliments ingérés par l’animal. Il faut lister tous les aliments de la ration et toutes les occasions de prise de
nourriture en dehors des repas : tartines et céréales du petit-déjeuner, fromage en fin de repas,friandises des enfants, générosité des voisins, poubelles peu protégées, changement de propriétaire le week-end. Pour les motiver et éviter les oublis, le clinicien peut proposer aux propriétaires de remplir un journal pendant 1 à 2 semaines.
Tout ce qui parvient à l’estomac du chien y sera noté.

Les ingrédients responsables d’hypersensibilités sont variables en fonctions des pays de résidence des chiens : corn flakes, crèmes glacées et milk-shake aux USA ; lait et thé
en Grande Bretagne.
En France, on cite principalement : le boeuf, les produits laitiers, les oeufs, le poulet, le poisson, les céréales (soja). Mais tous les aliments sont potentiellement allergisants, essentiellement ceux qui contiennent beaucoup de protides et qui sont les plus consommés. De plus, les 2/3 des chiens seraient sensibilisés à plus de 2 trophallergènes. La plupart de ces aliments sont des sources d’histamine, d’où une grande difficulté pour distinguer les véritables hypersensibilités des intolérances alimentaires.
Cette connaissance exhaustive des ingrédients ingérés permet la mise en place d’un régime d’éviction adapté et pertinent.

L’alimentation peut également être une source de contamination infectieuse ou toxique. Dans ce cas, les propriétaires ne sont pas toujours conscients. Il s’agit souvent
des «extras » que le chien trouve dans le milieu extérieur : tuberculose (viande, lait, poubelle de restaurant en zone d’endémie), brucellose (placenta, avorton),
peste (rongeurs), maladie d’Aujeszky (viande, abats de porc ou sanglier), ecthyma contagieux (carcasses de moutons).

Ménagère / industrielle

Actuellement, les aliments d’origine industrielle couvrent les besoins nutritionnels des chiens. Les dermatoses liées aux « aliments génériques » sont beaucoup moins décrites
depuis la fin des années 80. L’utilisation d’un aliment pour adulte chez le chiot, de mauvaises conditions de stockage ou l’emploi de conservateurs inadaptés peuvent conduire
à des carences. Une perte des acides gras essentiels, des vitamines D, E, biotine se produit au bout d'un an pour les aliments en boite, de 6 mois pour les aliments secs, surtout en cas de fortes températures. L’essentiel des carences relevées sont dues à des troubles digestifs (95) (malassimilation, maldigestion), généraux (anorexie, augmentation du catabolisme), ou à des particularités individuelles. Lors de dermatose répondant à la supplémentation en zinc de type 34I, les troubles se manifestent chez des animaux bien nourris, sans carence en zinc dans l'aliment.

Les régimes industriels contiennent des additifs alimentaires qui peuvent déclencher des réactions d’hypersensibilité dans l’espèce humaine. Ces réactions sont probables chez le chien mais non prouvées.
Les aliments industriels secs peuvent aussi être une source d’acariens de stockage ou de moisissures (surtout si l’aliment est poussiéreux) responsables de dermatites atopiques. Concernant les acariens de stockage, il est actuellement difficile de conclure entre une sensibilisation spécifique ou des réactions croisées vis à vis des acariens
de la poussière de maison.

Les régimes dits « ménagers » préparés par les propriétaires, présentent une très grande diversité (viandes et légumes variés, incorporation de restes de tables,
d’aliments ou de compléments industriels). L’anthropomorphisme conduit souvent à une grande variété des « menus ». Le cas extrême étant la préparation systématique d’une portion supplémentaire du repas familial pour le chien. Sans parler des régimes « tout viande » (carencé entre autre en calcium), cette alimentation est systématiquement déséquilibrée et carencée sans l’intervention de personnes compétentes en nutrition animale (vétérinaire, éleveur, …). Si l’équilibre entre la viande, les féculents et les légumes est généralement satisfaisant, la prescription de compléments permet de combler les carences minérales et vitaminiques, ainsi que les carences en acides gras essentiels (ajout d’huile). Ces dernières peuvent être un facteur concourant à l’émergence d’une dermatite atopique.

A l’inverse, certaines complémentations peuvent conduire à des carences : carence en biotine suite à l’ingestion fréquente d'oeufs crus (l'avidine du blanc d’oeuf empêche l'absorption de la biotine). Pour les chiots ou jeunes adultes à croissance rapide, l’excès d’apport en vitamines et minéraux (calcium) est responsable de dermatose
répondant à la supplémentation en zinc de type II".

Sources " Diagnostique en dermatologie canine" ENVA





L'urgence d'un diagnostic précis, l'urgence du traitement à appliquer. Voici 2 cas d'allergie alimentaire, dont la seconde a déclenchée une démodécie. Autant dire qu'à ce stade si rien n'est fait, le chien va vers des problèmes qui seront de plus en plus durs à traiter.
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little big man
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Re: Allergies alimentaires, les diagnostics, les conséquence

Message par little big man »

Dans l'absolu, il faut considérer que tout problème de peau doit être pris très au sérieux car il peut dégénérer très rapidement et s'aggraver au point de mettre en jeu l'intégrité physique voire psychologique du chien, et parfois même sa vie.
Dans ce domaine, l'état du chien peut très vite atteindre un point de non retour au delà duquel la situation deviendra irrécupérable. Entre les premiers boutons que l'on voit à peine et la pyodermite surinfectée ne s'écoulent parfois que quelques jours. Imaginez-vous souffrant de démangeaisons insupportables sur tout le corps.
Elles vous empêchent de dormir, vous minent le moral, vous mangez de moins en moins, votre état physique et votre nervosité compréhensibles réduisent peu à peu votre capacité à vivre des relations sociales normales avec votre entourage. Un chien ne pourra bien sur pas faire l'analyse nécessaire à la compréhension du problème , mais en subira les mêmes effets.

Une petite histoire vécue:

Il y a bientôt 11 ans, un de nos premiers bulls, acheté chez un éleveur réputé du nord de l'Europe, en a vécu, à cause de nous, cette triste expérience. A l'âge d'un an le voyant déjà très harmonieux, nous avons demandé à son éleveur quoi faire pour "l'arrondir" plus rapidement pour, bien sur, obtenir plus vite des résultats en expo, hé,hé, on est stupide ou on ne l'est pas, et on l'était!!. "L’équivalent d'un tiers de baguette de pain très sec par jour suffira" nous a-t-on conseillé ...et le résultat ne s'est pas fait attendre...il s'est arrondi rapidement, mais encore plus rapidement a commencé à rougir au niveau des pattes, du dessous de la gorge, du ventre, se grattant de plus en plus furieusement, en permanence, provoquant des lésions purulentes sur tout le corps.

Notre vétérinaire fut très vite dépassé, et rendez vous fut pris au service de dermatologie de l'école vétérinaire de Nantes. Un premier rendez vous qui dura presque la journée entière, avec grattages (pour rechercher une démodécie...négatif!),examen à la lampe de Wood, et mise en culture de bulbes de poils( pour rechercher une teigne...négatif),longue consultation avec un nutritionniste, destinée à faire le point sur les éventuelles allergies alimentaires...qui enchaina avec une consultation d'allergologie et toute une série de tests cutanés pour mettre en évidence les allergies auxquelles notre chien pouvait être sujet.
Ce fut une journée très longue, très instructive (on ne refera plus jamais ces bêtises là!),et très chère, et ce n'était que le début car en attendant les résultats des tests (à lire à 2 jours puis à une semaine au cours d'une nouvelle consultation à l'ENVN),un traitement de choc fut mis en place: antibiotiques, shampooings tous les deux jours, régime alimentaire d'éviction (porc, lentilles ou pommes de terre...Krieck a adoré!!), traitements anti parasitaires divers... et le diagnostic fut enfin posé: pyodermite profonde, généralisée et surinfectée provoquée par un facteur déclenchant: l'allergie au gluten du pain, ayant mis également en évidence des allergies aux acariens, au puces (comme presque tous les chiens), au boeuf, etc...La petite plaisanterie faillit couter la vie à notre vieux Krieck, car il fut maintenu sous traitement lourd pendant presqu'un an et qu'une amélioration ne se fit sentir que plusieurs mois après la mise en place du traitement....entre temps, il a cru devenir fou (et nous aussi ) car il se grattait en permanence, ne tenait pas en place et souffrait, bien sur sans que l'on puisse faire grand chose pour le soulager.
Nous avons même un instant songé à abréger ses souffrances car on n'en voyait plus la fin et s'était insupportable pour lui. Je passe sur le budget qu'il a fallu engager (avec un aliment de transition uniquement chez le véto)et qui n'est pas forcément à la portée de toutes les bourses, mais je ne passe pas sur la souffrance qu'il a supporté. Cette expérience fut très instructive et désormais, nous ne jouons plus à l'apprenti sorcier, en alimentant nos chiens de façon fantaisiste. Evidemment, c'est moins fun qu'un régime "BARF" mais sacrément plus sur. Que l'on ne nous dise surtout pas qu'un régime croquettes réduit la durée de vie de nos chiens...Krieck va bien, du haut de ses presque 12 ans mais à l'époque on ne lui donnait pas si longtemps à vivre!

Un chien, de quelque race qu'il soit, a des besoins très précis, qui varient suivant son âge, son sexe, son activité, son état, sa santé. On ne s'improvise pas spécialiste en nutrition canine, mais il faut faire un peu preuve de bon sens, penser aux besoins de nos animaux et nous adapter à eux au lieu de leur faire avaler ce qui nous convient ou nous amuse. Un chien n'est pas un humain, et un petit déjeuner- chocolat et croissants-, ou un reste de salade de tomate en entrée, ce n'est surtout pas pour lui! Il faut tout simplement adopter une procédure sans concessions

°Evaluer avec son éleveur ou son vétérinaire les besoins de son chien, besoins qui évolueront au fil de sa vie

°Mettre en place et respecter une hygiène de vie rigoureuse : bains réguliers avec un shampooing vétérinaire adapté ( limiter les risques d'allergie cutanée), nettoyage fréquent des couvertures (limiter les risques d'allergie aux acariens), déparasitages régulier (limiter les risques d'allergies aux piqures de puces, entre autres), rinçage à l'eau douce et séchage systématique en cas de bain de mer ou d'exposition à de l'eau stagnante ou de la boue (éviter les infections de la peau et les irritations).

°Trouver puis conserver l'alimentation qui lui convient (limiter les risques d'allergies alimentaires), de préférence un aliment sec, sans bœuf, qui garantira une qualité constante, d'excellente qualité, sans en changer car il est hasardeux voire dangereux d'abandonner un aliment qui lui va parfaitement, pour un nouveau, sachant qu'outre les risques d'allergie alimentaire, la flore intestinale d'un chien s'adaptant mal à une nouvelle alimentation, on l'exposera en plus à des désordres digestifs.

Certes, des croquettes de bonne qualité ont un cout, mais l'économie que l'on aurait cru faire à nourrir son chien "pas cher" seront inévitablement englouties dans les traitements et autres visites nécessaires pour traiter les conséquences d’une mauvaise alimentation, et feront à coup sur exploser votre budget… sans garantie de réussite!.
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