La tête du Bull Terrier.Texte de Julie Deutsch

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garoundea
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La tête du Bull Terrier.Texte de Julie Deutsch

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Texte de Julie Deutsch avec son aimable autorisation.

DOSSIER: TETE DE BULL!
La tête du bull terrier est l’une des caractéristiques les plus
typiques de la race. C’est aussi l’une des plus mal comprises et des
plus difficile à obtenir et à conserver en élevage. Un beau bull
terrier ne saurait pourtant se contenter d’une tête de piètre qualité.

Issus au départ de croisements entre bulldogs et terriers, le bull a
mis très longtemps à se forger un type en tête typique et à peu près
homogène. Aujourd’hui encore, les types varient considérablement d’une
lignée, voir d’un individu à un autre et il est parfois difficile de
s’y retrouver. Chacun a son interprétation du standard, ses goûts et
ses préférences, mais même sans entrer dans les détails, force est de
constater que l’on trouve encore aujourd’hui des chiens à la tête très
médiocre. S’il est certain qu’une construction saine et un bon
mouvement sont d’une importance cruciale, on ne peut cependant négliger
l’expression et la forme de tête dans une race chez qui celles-ci font
partie des caractéristiques les plus marquantes.
Dans les débuts de la race, la tête était souvent très allongée, avec
un museau carré et un stop nettement marqué, un peu comme chez le Jack
Russell d’aujourd’hui. Avec le temps et une sélection menée dans ce
sens, le profil s’est adouci pour se rapprocher de celui du fox à poil
lisses, puis courbé de plus en plus pour arriver à la forme actuelle.
Voici aujourd’hui, point par point, ce qu’en dit le standard:

“La tête est longue, forte et pleine de substance jusqu’au bout du
museau, mais elle n’est pas grossière.”

Première remarque: si la tête doit apparaître forte, elle n’est ni
grossière, ni courte! Nombre de chiens sont affublés de têtes lourdes,
“taillées à la hache”, et manquant d’élégance alors que d’autres, à
l’opposé, sont trop “terriers”, avec une tête trop fine et un museau
pointu atypique.
L’idéal, pour le corps comme pour la tête, est un intermédiaire entre
le bull et le terrier, avec un mélange égal de puissance et de
“classe”.

“Vue de face, elle est ovoïde et parfaitement remplie, sa surface étant
exempte de creux ou de dépressions.”

Voilà un point particulièrement important et souvent ignoré: c’est la
tête vue de face qui a la forme d’un œuf (voir encadré). Aucune arrête
saillante ne devrait en principe venir gâcher cet effet et l’ensemble
doit donner l’impression d’être parfaitement lisse. Des maxillaires
trop développées ou, au contraire, trop étroits nuisent à l’aspect
ovoïde. Un museau trop fin n’est pas souhaitable non plus.
La partie supérieure du chanfrein, sous les yeux, ne doit pas former de
creux, le museau étant bien rempli sur toute sa surface.

“La partie supérieure du crâne est presque plate d’une oreille à
l’autre.”

Cela signifie simplement que, vu de face, le crâne ne doit pas paraître
bombé (comme chez certaines petites races par exemple). Sa ligne
supérieure est plate et horizontale entre les oreilles.

“Le profil s’incurve doucement vers le bas, du sommet du crâne à la
truffe, qui est noire et inclinée vers le bas, à l’extrémité.”

Encore un point essentiel: le célèbre “downface” si particulier à la
race. Le profil du bull n’est pas censé former un arc trop marqué, mais
plutôt une courbe légère et régulière, de l’occiput à la truffe. Des
arcades saillantes, un dénivelé au niveau du chanfrein ou un angle
léger au niveau du front sont des défauts courants et relativement
bénins s’ils ne sont pas trop marqués. Par contre, le présence d’un
stop plus ou moins net, un crâne et un chanfrein plats, ou l’absence de
“roman finish” gâchent considérablement l’expression et sont des
défauts plus sérieux.
On appelle “roman finish” la dénivellation plus ou moins marquée
présente au bout du nez des bull terriers et marque de qualité de la
tête. Chez les chiens au profil proche de l’hypertype, il se remarque
souvent très nettement, formant un petit décrochement au niveau de la
truffe. Chez d’autres sujets au profil moins exagéré, le roman finish
peut passer quasiment inaperçu, l’inclinaison de la truffe étant légère
et dans le prolongement de celle du chanfrein. Enfin, chez certains
bulls au profil plus irrégulier, il apparaît généralement sous forme
d’une “bosse” sur le museau, suivie d’un creux juste avant la truffe.
Ces trois cas de figure sont acceptables, le second (courbe
ininterrompue) étant préférable. Par contre, l’absence de roman finish
(extrémité du chanfrein droite au niveau de la truffe) est un défaut
très disgracieux qui affecte énormément l’aspect général de la tête.
A noter que les termes exacts du standard anglais concernant la truffe
sont “should be black” et non “is black” ou “must be black”. Cette
nuance, perdue dans la traduction française, indique une PRÉFÉRENCE et
non une obligation.
“Les narines sont bien développées. La mâchoire inférieure est forte et
épaisse.”

Tout dans la tête du bull est solide et large, y compris les narines,
bien ouvertes, dans une truffe massive.
La mâchoire inférieure doit être à la fois large et profonde, pour
parfaire l’apparence “solide” de la tête. De face, elle est bien large,
les dents étant bien écartées, en particulier les canines. Une mâchoire
étroite “de dauphin” est un gros défaut, souvent associé à des canines
mal implantées (verticales).
De profil, elle est nettement visible sous les babines qui ne sont
jamais pendantes, mais au contraire nettement dessinées et bien
serrées. Une mâchoire faible, qui disparaît sous les babines lorsque la
gueule du chien est fermée, est un grave défaut.

“La distance de la truffe aux yeux doit être sensiblement supérieure à
celle des yeux à l’occiput”

Bien qu’étant situé dans la section concernant les yeux, cette phrase
se rapporte aux proportions de la tête, laquelle doit être longue, avec
un chanfrein visiblement plus allongé que le crâne.

Les proportions tête-corps sont également à prendre en compte, et
varient assez nettement d’un sujet à l’autre. En général, la tête d’une
femelle est légèrement plus petite par rapport au corps que celle d’un
mâle. L’effet d’ensemble se doit de toute façon d’être harmonieux,
d’autant plus que l’esprit du standard se base sur un jugement général
du chien, comme c’est souvent le cas pour les races anglo-saxonnes.
Chaque défaut est jugé selon sa sévérité, en gardant à l’esprit qu’il
s’inscrit dans un “tout”. L’ensemble du chien est en effet toujours
plus important que la somme de ses qualités et de ses défauts.

Encadré: Attention aux marques trompeuses!
Les marques en tête peuvent créer un effet d’optique et donner une
impression fausse de son type. Parfois flatteuses, elles sont cependant
plus souvent source d’impression négative.
Dans le doute, la tête doit être examinée en détail, des deux côtés, de
face et sous différents angles, ainsi que palpée à la main pour
déterminer sa qualité réelle. Si un chien possède un côté blanc et un
côté marqué, il vaut mieux le juger à son côté uni.
Comme les taches sur les chiens blancs, les listes en tête des sujets
colorés peuvent donner une impression trompeuse.
Attention aussi aux taches de pigmentation autour des yeux (en
particulier dessous) qui, bien qu’elles ne constituent absolument pas
un défaut, ont tendance à faire paraître l’œil plus rond. A l’opposé,
une truffe dépigmentée peut donner l’impression d’un chanfrein plus
long qu’il ne l’est en réalité.
En expositions, il faut veiller à présenter son chien du côté le plus
flatteur afin de donner la meilleure impression possible. Au juge de
savoir ensuite évaluer ses qualités et ses défauts.

Encadré: L’œuf en question...
On entend souvent dire que la tête du bull est “en forme de ballon de
rugby”. Ça n’est pas tout à fait exact, le museau se devant d’être
large et non pointu. Le standard préfère le terme “ovoïde”, c’est à
dire “de la forme d’un œuf”. Cet ovoïde s’applique à la tête vue de
face, qui doit être parfaitement pleine, y compris sous les yeux. De
profil, il n’est plus question d’œuf mais de profil qui “s’incurve
doucement”. C’est probablement parce que, contrairement à une idée
reçue, la tête du bull terrier n’est pas supposée être courte (comme un
œuf), mais plus allongée, avec un rapport crâne-chanfrein, d’environ
1/3-2/3.

Encadré: L’expression typique
Ce qui fait le charme du Bull, c’est aussi son expression si
particulière. Celle-ci est liée à la forme de la tête, mais aussi à la
forme, à la taille et au placement des yeux et des oreilles.
Les yeux, le plus sombres possibles, paraissent triangulaires par la
forme de leur ouverture. Ils sont placés obliquement, leur coin
extérieur devant idéalement se trouver en direction de la base de
l’oreille. C’est ce qui donne ce regard perçant si caractéristique.
Des yeux ronds, trop grands, trop écartée ou trop rapprochés gâchent
l’expression.
De la même manière, des oreilles trop grandes, molles, attachées trop
bas, portées “en dix heures dix” ou au contraire trop convergentes
(parfois jusqu’à se toucher au dessus du crâne) affectent négativement
l’expression en donnant au chien un air endormi.
Dans l’idéal, elles doivent être petites, attachées assez haut et
portées verticalement pour donner au bull l’air alerte caractéristique
de la race.
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